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lundi 21 janvier 2013

Carnet de Voyage - Sexe ou Genre ?


Sexe ou genre ?



Le sexe est au biologique ce que le genre est à la construction sociale ou aux normes sociales. Ainsi l e genre c’est le fait de se sentir homme ou femme, de vivre tel quel : on associe le terme de féminité et de masculinité au genre très régulièrement. 
Dans presque toutes sociétés, le genre doit correspondre au sexe, c’est notamment par les processus de socialisation qu’on parvient à un tel résultat. On peut parler une binarité imposée par une société hétéronormative, et par la reproduction des espèces : Il y a une différence entre les sexes pour que les deux puissent se rencontrer. 

Dans une courte histoire des différences entre femmes et hommes on peut pointer trois grandes périodes :
  • Jusqu’au 18ème siècle on parlait d’un modèle à un sexe c’est-à-dire d’êtres humains qui se logeaient sur un continuum entre le parfaitement mâle et femelle. Le genre précédait le sexe, le fait d’être agressif, d’être dominant était important : la perfection à atteindre était le mâle et dans ce contexte, les femmes étaient des hommes moins parfaits. Pourquoi un tel constat ? Les femmes auraient eu un manque de chaleur lors de la conception, donc les organes génitaux ont été retenus à l’intérieur, il y aurait une symétrie entre l’homme et la femme, les testicules correspondant donc aux ovaires. Le masculin est connoté de chaud, de dur, de sec, connoté de positif. Les femmes sont froides, humides. il y a toute une symbolique du dualisme : le solaire, le lunaire. Il y a toujours une catégorisation binaire : l’homme est représenté chaud, sec, par le soleil alors que la femme est humide, froide, et caractérisée par le lunaire.
  • A partir Des Lumières : on trouve un modèle à deux sexes. On observe la nature, il y a une nouvelle foi en la science naissante. On va voir qu’il y a une distinction fondamentale entre les hommes et les femmes.  C’est l’idée de moins travailler sur la question du sang pour déterminé la hiérarchie sociale, mais plus donner le pouvoir aux hommes dans la société. A partir de ce moment, les hommes et les femmes vont être deux entités biologiques distinctes. Une différencialisation sexuelle importante, le type de corps, le cerveau, la musculature va rentrer en jeu, les dictionnaires d’anatomies vont refleter ces différences dites naturelles entre hommes et femmes. De cette division va découler des aspects et des fonctions plus sociales : une valeur plus importante va être donnée aux femmes dans la maternité, ce sont des êtres qui ont un sens de la morale plus développé, qui prennent soin des autres. Comme la femme est plus interne et qu’elle doit donner naissance, elle doit rester dans la sphère privée, c’est son lieu qui ressemble à son utérus. (Justification de la différence des fonctions sociales des hommes et des femmes.)
  • A partir des années 70 : il y un nouveau modèle qui articule le genre et le sexe. On veut casser les caractéristiques biologiques dites masculines et féminines. Ce n’est pas parce qu’on est une femme qu’on va être naturellement plus douce, plus aimable... Avec le développement de l’anthropologie on va relativiser le fait que ces comportements soient naturels face à la différence des valeurs et des normes selon les sociétés. Les féministes vont dénoncer la dite-neutralité de la biologie : cette dernière n’est jamais neutre, tout dépend comment on la regarde, les préjugés qu’on a avant de s’y intéresser et ce qu’on recherche. Là est dénoncée l’idée d’essentialisme : Selon Fuss (1989) c’est une «croyance en une vraie essence, qui est en fait ce qu’il y a de plus irréductible, inéchangeable et ains constitutive d’une personne ou une chose donnée». C’est donc le concept selon lequel les femmes auraient une essence commune, universelle caractérisé par la douceur, la gentillesse, la maternité... Le courant constructiviste va radicalement s’opposer à cette prise de position en arguant que ce n’est pas le fait de naître biologiquement qu’on va devenir une femme mais bien que tout est construction sociale. 


Pauline Fognini


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