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mardi 26 mars 2013

PP du 26 mars 2013

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Carnet de Voyage - Les perspectives lesbiennes


(Suite de la politique de l'orgasme)


Les perspectives lesbiennes


Le sujet lesbien est un acquis de la deuxième vague : l’homosexualité comme concept est arrivé avec l’invention de la sexualité, on parle de la période post lumière. On va voir l’émergence d’une catégorisation des identités : on ne parle plus de l’acte homosexuel mais bien d’une personne homosexuelle. Ce changement permet la revendication de droits divers mais aussi la marginalisation et l’exclusion sociale de cette catégorie.
Les lesbiennes seront encore plus dans l’ombre que les gays étant femmes et homosexuelles, il y a une superposition des inégalités qui les rend de fait moins visibles. C’est dans les années 70 qu’on s’est intéressé au sujet lesbien, on parlait alors d’un «objet politique non identifié». Au mieux elles étaient l’analogue féminin de l’homosexualité masculine.

Dans le courant féministe, le lesbianisme va être utilisé comme le paradigme de la sexualité féminine : c’est une relation pure entre deux femmes et personne ne peut corrompre la relation car elle est égalitaire. C’est là qu’une branche du féminisme radical va faire le rejet interne d’une sexualité patriarcale (centrée sur le coït et le plaisir des hommes, phallocentrique avec des relations de pouvoir, qui mène à l’objectivation sexuelle des femmes). Elles vont s’opposer aux institutions liées à l’hétérosexualité : le mariage, l’orgasme vaginal, le coït, la reproduction et la famille. Selon elles, il faut donc se retirer de la sexualité patriarcale en éliminant l’oppression à sa racine ; de fait on réduit au minimum le lien avec l’oppresseur. 

Selon Charlotte Bunch, lesbienne politique, il faut refuser de considérer les hétérosexuelles comme des féministes a part entière ; elle amène cette idée qu’elles ont fait un bout de chemin mais ne sont pas allées au bout du mouvement et elles sont collaboratrices du système patriarcal. Le patriarcat va définir le lesbianisme comme un choix parce qu’il aurait peur de voir l’aspect politique lié au lesbianisme. C’est une théorie très utopiste qui s’inscrit dans un certain séparatisme. Il faudrait séparer les hommes et les femmes durant un certain temps afin de parvenir à une société égalitaire, puis de réintégrer la mixité. Autrement dit, un projet politique irréalisable. 

Pour Adrienne Rich toutes les femmes féministes, incluant les hétérosexuelles, sont lesbiennes à un degré varié : dès qu’une femme désire s’identifier à une autre femme, dès qu’on refuse d’être la «fille à papa» il y a une part de lesbianisme. C’est elle qui a créé le continuum lesbien fondé sur l’expérience des femmes : toute relation entre femmes à son importance, que la personne se considère comme lesbienne ou non.

La réaction des féministes : 
Il va y avoir des réticences féministes importantes : on va parler de la «menace lavande». Betty Frieden à la National Organization of Women va notamment avoir peur que l’idée de frustration de l’homme soit attribuée de fait aux féministes et va donc se distancier du lesbianisme politique. 




vendredi 8 mars 2013

Carnet de Voyage - La politique de l'orgasme


La politique de l’orgasme 


L’époque victorienne (1937-1901) a catégorisé la sexualité féminine qui valorise la maternité, la reproduction, dans ce contexte les femmes sont perçues comme des asexuelles sans désir et bien souvent, frigides. L’orgasme vaginal est alors maître, la masturbation interdite car elle conduit à la nymphomanie et au tribadisme. 
Dans l’objectif de contrer la «naturelle» frigidité des femmes, Clelia Mosher (1863-1940) : va présenter une étude qui donne un portrait objectif de comment les femmes vivaient leurs sexualités. Elle a mené une étude sur 45 femmes nées avant 1870 : 
- 35 ont dit désirer des relations sexuelles
- 34 ont expérimenté des orgasmes, 
- 24 croient que les deux sexes doivent avoir du plaisir dans une relation
- 34 ont eu un rapport sexuel durant la semaine
De même, le rapport Kinsey ira dans le même sens que Mosher.
Plus encore les études menées par Masters et Johnson (1966) vont faire tomber le mythe de l’orgasme vaginal en amenant l’idée que l’organe sexuel le plus sensible chez la femme c’est le clitoris et non plus le vagin. 

C’est en 1970 que la féministe radicale Susan Lydon va proposer le concept de politique de l’orgasme. Elle critique Freud et les néo freudiens qui classent les femmes en deux catégories : la clitoridienne qui est immature, névroséeet masculine d’une part et de l’autre côté la vaginale qui est maternelle, féminine, mature, et normale (qui est valorisée). De là, elle dénonce l’absence de discours sur le clitoris dans les manuels pour le mariage, et met en avant l’idée que l’orgasme vaginal est une valeur dictée par les hommes. De même, elle va dénoncer la double norme sexuelle au sujet de l’expérience sexuelle : idée que l’homme a une réputation à se faire en multipliant les partenaires sexuelles et que les femmes doivent la conserver en refusant les avances des hommes. 
Pour Lydon, les études de Masters et Johnson sont une révolution car avec des études objectives et scientifiques ils ont montré que les  femmes pouvaient devenir plus indépendantes, et autonomes dans leur plaisir sexuel.

La radicale Anne Koedt propose en 1968 un texte mythique «The myth of the Vaginal Orgasm» . Son but est de montrer que les femmes ne sont pas frigides mais juste mal stimulées. Selon elle, l’homme a tout intérêt à conserver ce mythe car la pénétration est le stimulant, le plus puissant et le plus confortable pour l’homme. Ainsi, il se pourrait que la sexualité des hommes soit un peu écartée si le clitoris remplace le vagin. 

Ti-Grace Atkinson reprend le fait que l’orgasme vaginal ne tien pas compte de la réalité érotique. Il a juste pour but de maintenir les femmes comme des mères et des épouses Selon elle, l’orgasme vaginal est une structure qui remplace le mariage : il maintient la survie de l’espèce en faisant croire aux femmes qu’il dans son intérêt. Elle parle de l’orgasme comme un 6ème sens.

La libérale Barbara Seaman va écrire Free and Female en 1972, dans lequel elle rejette l’idée du lesbianisme politique qui avance l’idée que les rapports ne peuvent être égalitaires qu’entre deux femmes. Selon elle, il faut éduquer les hommes, pas les écarter. Toutes les femmes ne peuvent pas devenir lesbiennes, certaines, dont la majorité, aiment et ont besoin des hommes. 
Pour argumenter sur l’éducation masculine, elle va se baser sur les Mangaians, groupe ethnique vivant sur les îles Cook. Dans les relations sexuelles, le partenaire masculin donne 2 à 3 orgasmes par relation sexuelle avant de s’octroyer le plaisir. Le plaisir de la femme est au centre de la masculinité. C’est par ce moyen qu’il prouve qu’il est un vrai homme : par la qualité du plaisir qu’il peut procurer à sa partenaire. 



Extrait d'un cours de Sexologie de la condition féminine