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dimanche 11 novembre 2012

Carnet de Voyage - L'homoparentalité au Québec


L’homoparentalité au Québec




Le Québec a toujours été avant-gardiste concernant les mesures touchant les homosexuels : ainsi dès 1977, il intégrait dans la Charte des droits et Liberté de la Personne l’interdiction de la discrimination basée sur l’orientation sexuelle. Dans cette province, l’homoparentalité est une réalité dans les textes législatifs depuis 2002. Après un combat de plusieurs années par diverses associations, la principale étant l’Association des Mères Lesbiennes (AML), les couples homosexuels ont eu gain de cause. Le constat était le suivant : il ne s’agissait pas d’autoriser l’homoparentalité car elle existait déjà par des moyens détournés mais de donner des droits aux enfants issus de ces couples. En effet, seul le parent biologique était responsable légalement de l’enfant et s’il venait à décéder, par exemple, l’autre parent ne pouvait avoir de droit sur l’enfant. Il faut tout de même noter ici que cette mesure a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale. Cette mesure est donc venue non pas pour les couples homosexuels mais bien pour leurs enfants. La légalisation  du mariage homosexuel s’est faite à peine deux ans plus tard en 2004.

Du fait de la relative jeunesse du mouvement, les études statistiques n’ont pas été nombreuses entre les années 80 et 2000 (Moins de 0,01% des études concernant les réalités familiales concernait les familles homoparentales).
Naturellement, les oppositions à l’adoption homosexuel existaient et se basaient principalement sur : la capacité des homosexuels à être de bons parents,  le développement psychosocial de l’enfant qui serait anormal, ou encore des troubles de l’identité sexuelle de l’enfant et à terme une plus grande probabilité pour celui-ci d’être lui-même homosexuel. 
Il faut comprendre que l’homosexualité n’est pas un désordre psychologique ou une pathologie, constat qui n’est pas toujours acquis, et qu’ainsi même si ces personnes sont davantage soumises à des discriminations ou à de la violence symbolique, être homosexuel n’affecte pas en soi la santé psychologique de l’individu. Les études ont montré qu’il n’y a aucune différence entre les divers modes d’éducation et a invalidé ces craintes. De même, elles ont prouvé qu’il n’y avait aucune différence concernant les problèmes psychiatriques des enfants issus de couple hétérosexuel ou non. Par exemple, il a été démontré que les enfants de mères lesbiennes ont peut-être plus de troubles d’anxiété que les autres mais qu’au contraire, leur niveau de bien-être est supérieur.
Toutes les craintes concernant les enfants d’homosexuels sont sans fondement réel car à chaque fois contrées par des études qui sont faites sur le long terme. (Pour plus de détail, voir le texte Trois générations de recherches empiriques sur les mères lesbiennes, les pères gais et leurs enfants de Danielle Julien)

Dès lors, pourquoi le débat en France sur le mariage homosexuel semble t-il s’enliser ? Cela pourrait s’expliquer par de nombreux facteurs qui se recoupent : d’une part, il y  a une véritable méconnaissance de la réalité homosexuelle car elle reste cachée, encore trop stigmatisée et refoulée par une certaine hétéronormativité. Il y a également une importante culture religieuse, notamment catholique, qui a inscrit dans les normes l’idée que le mariage, tout comme avoir un enfant, se fait uniquement entre une femme et un homme, ce qui suppose une homophobie latente dans la société. 

Il y aurait actuellement entre 40 000 et 300 000 enfants (Grande fourchette de statistique) vivant dans des familles homoparentales en France et ce serait tout comme au Québec leurs assurer l’égalité et les mêmes droits pour tous. 

Pauline Fognini

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